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Patrick Mercier est propriétaire d'une parcelle forestière à Jazeneuil, en France. Le Mag de Reforest'Action est allé à sa rencontre pour lui poser quelques questions sur son activité et sa passion pour la forêt !

19/12/2017 - Anne-Lise de Reforest'Action


Catégorie: 

Forestier - Fransylva - Forêt - France - Jazeneuil - arbres - reboisement

Patrick Mercier est Vice-Président de Fransylva Poitou-Charente. Il est propriétaire d'une parcelle forestière de 140 hectares à Jazeneuil, touchée par la tempête de 1999 en France. Le Mag de Reforest'Action est allé à sa rencontre pour lui poser quelques questions sur son activité et sa passion pour la forêt !

Le Mag : Patrick Mercier, depuis quand êtes-vous propriétaire forestier ? Comment gérez-vous votre forêt ?

Patrick Mercier : Cette forêt est dans notre famille depuis plus de 50 ans, j’y ai donc vécu très jeune. J’en suis devenu propriétaire en 2003, suite au décès de mon père. En 1999, la tempête (Lothar) a détruit 40 hectares de bois. J’ai pu en reconstruire une partie grâce aux aides de l’Etat, mais certaines parcelles n’ont pas pu être replantées avant aujourd’hui, grâce à Reforest’Action.

La gestion forestière, au quotidien, c’est :

  • un entretien constant des parcelles reboisées, qu’il faut notamment protéger de la pression des cervidés (chevreuils, cerfs…), prompts à se nourrir des jeunes pousses !
  • des travaux d’éclaircies pour récolter le bois ;
  • des travaux de cloisonnements pour permettre aux engins forestiers de circuler.

C’est aussi l’occasion de travailler en forêt et d’apprécier sa santé, son évolution, sa croissance. Être sylviculteur, c’est aussi laisser la place à l’immense potentialité de la nature.

Le Mag : Comment percevez-vous la forêt ? Que représente-t-elle pour vous ?

Patrick Mercier : La forêt est un lieu magique. Malgré le rythme des saisons et les modifications de la nature, il y règne une quiétude merveilleuse. C’est toujours avec un pincement au cœur qu’il faut couper certains arbres, mais ces coupes sont nécessaires pour permettre à d’autres de mieux grandir. Par ailleurs, la vente de bois nous permet de réinvestir pour des travaux forestiers et de rendre la forêt encore plus belle. Les tempêtes comme celle de 1999, ou les maladies qui touchent parfois les arbres, sont toujours difficiles à vivre pour le gestionnaire forestier. Mais ces aléas nous apprennent beaucoup sur la forêt et nous incitent à revoir nos stratégies pour mieux la protéger. Le monde de la forêt est une véritable université qui comprend des formations théoriques et des rencontres sur le terrain avec d’autres forestiers, à la découverte de leurs pratiques et de leurs expériences.

Le Mag : En quoi l’apport de fonds par Reforest’Action a-t-il été précieux pour votre forêt ?

Patrick Mercier : Les forestiers d’aujourd’hui n’ignorent plus que les fonds de subventions publiques sont à l’agonie. Et pourtant, les chantiers de reboisement coûtent de plus en plus cher, et le cours de notre matière première n’a pas beaucoup évolué ces dernières années. L’aide de Reforest’Action est une véritable incitation au reboisement. Elle m’a permis de planter de nouvelles essences, mieux adaptées au changement climatique. Sans elle, j’aurais probablement conservé un taillis médiocre, ce qui n’aurait pas contribué à une diversification des essences comme elle est souhaitable actuellement. Je suis très reconnaissant à Reforest’Action et j’aurai plaisir à accueillir les Reforest’Acteurs qui ont choisi de planter des arbres sur ma parcelle !

Le Mag : Avez-vous une essence préférée ?

Patrick Mercier : C’est un bonheur de voir une si grande variété d’essences réunies dans notre forêt : châtaignier, chêne, douglas, laricio, acacia, bouleau, charme, alisier… Chaque arbre a une histoire à nous raconter et un message intime à nous délivrer. Victor Hugo l’avait certainement perçu en écrivant sur la Forêt ces vers merveilleux : « Dans votre solitude où je rentre en moi-même, je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime. »

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