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Fin octobre, je suis partie en Guinée à la découverte de notre projet de plantation avec Caroline. J’ai eu envie de partager avec vous mon carnet de voyage. Parce que c’est grâce à vous, Reforest’Acteurs, que nous pouvons agir pour les forêts à travers le monde !

15/11/2019 - Anne-Lise de Reforest'Action


Catégorie: 

Guinée - reforestation - agroforesterie

Fin octobre, je suis partie en Guinée à la découverte de notre projet de plantation avec Caroline, responsable des projets forestiers internationaux. J’ai eu envie de partager avec vous mon carnet de voyage. Parce que c’est grâce à vous, Reforest’Acteurs, que nous pouvons agir pour les forêts à travers le monde !

En route pour la région de Boffa

Le soleil ne s’est pas encore levé sur Conakry lorsque Sékou, le coordinateur national de notre partenaire en Guinée, le RENASCEDD, vient nous chercher pour prendre la route de Boffa. Dans la pénombre qui précède l’aurore, nous traversons la presqu’île de Conakry, bordée de chaque côté par l’Atlantique. La ville, déjà, est debout, active, et les premiers embouteillages du jour se créent sur les boulevards, qui dureront jusqu’au milieu de la nuit suivante. Dans le quartier de Tombolia, à la périphérie de Conakry, nous récupérons Fatoumata, du RENASCEDD, qui s’embarque avec nous dans le pick-up. Nous sommes au complet, prêts à quitter la capitale, qui s’ouvre, à sa sortie, sur des montagnes coiffées de nuages, des champs de bananiers, des routes sinueuses - nous roulons vers Boffa.

Rencontre avec les habitants de Tokhélé

Après cinq heures de route, d’asphalte d’abord puis de terre rouge et détrempée, nous arrivons enfin à Tokhélé, le premier des villages dans lesquels ont été plantés nos arbres. Sur la place à palabre du village, nous faisons connaissance de la communauté soussou qui l’habite, ainsi que de deux autres membres de l’équipe du RENASCEDD qui nous attendent sur place : Mohammed et Fodéba. Puis nous partons à travers les champs, guidés par les habitants du village, au milieu des hautes herbes plus grandes que nous, dans un océan de végétation dense et humide. Une dizaine de milliers d’arbres fruitiers financés par Reforest’Action a été plantée cet été en agroforesterie par les villageois, encadrés par l’équipe du RENASCEDD. Les hommes, les femmes, les enfants - tous ont été mis à contribution au cours de longues journées de plantation, dans l’humidité des moussons. La saison des pluies touche désormais à son terme : les jeunes arbres, dissimulés dans les entrelacs luxuriants de la végétation, se préparent à recevoir les rayons du soleil tropical sur leurs premières feuilles. Ils sont un symbole d’espoir pour les villageois : c’est en eux que se fixent les racines de l’avenir, la perspective d’une récolte de fruits, d’un ombrage, d’une protection pour leurs cultures sous-jacentes de mil, de sorgho et de maïs. Dans cette région riche en eau, quelques années suffiront aux pousses pour devenir de grands arbres, pour former un verger, un puits de ressources en mangues, en oranges, en avocats et en noix de cajou. Les fruits seront vendus sur les marchés locaux ou consommés directement par les habitants de Tokhélé.

Sous l’arbre à palabre

Sous le soleil au zénith, nous cherchons l’ombre partout où elle se trouve : au pied d’un vieil arbre néré qui se dresse en plein champ, et dont les graines sont réduites en poudre par les villageois pour lutter contre la fièvre jaune ou cuisiner le soumabara ; au cœur des reliques des forêts ancestrales qui cerclent encore le village et le séparent des champs cultivés ; sous le feuillage épais et dense de l’arbre à palabre au milieu des dinguilinnas, ces cases soussous aux murs de terre et au toit de chaume. Nous profitons de l’ombre salvatrice pour échanger avec les habitants du village sur l’organisation de leur vie quotidienne. Caroline prend note de leurs besoins, les interroge sur les essences d’arbres qu’ils souhaiteraient continuer à planter dans les années à venir. Puis j’installe ma caméra pour interviewer Fatoumata Camara, la présidente des femmes de Tokhélé, et Abdoulaye Kanté, le chef de secteur. A mes côtés, Sékou et Mohammed traduisent leurs paroles prononcées en langue soussou. Ces arbres, disent-ils, leur apporteront une multitude de bénéfices, et tous, au village, comptent désormais sur eux pour assurer leurs besoins en fruits et en bois.

Nuit au bord de la mangrove

Épuisés par nos longues marches à travers les champs et les forêts, nous arrivons au village de Sobane, au bord de l’océan, alors que le soleil tombe déjà derrière l’horizon. Cette nuit-là, nous dormirons dans les petites cases qui jalonnent la plage, à l’abri de la mangrove. Nous ferons sans eau chaude, sans moustiquaire et sans drap. Nous chasserons les criquets qui s’aventureront sur notre matelas. Nous nous endormirons au son de la marée montante, dans la brise d’un ventilateur à bout de souffle, jusqu’à ce que la coupure d’électricité nous livre définitivement à la moiteur de la nuit.

Découvrez la suite de notre carnet de voyage dans l'épisode 2 et plantez des arbres en Guinée pour contribuer au développement du projet !

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