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Le 5 mars dernier, vous étiez nombreux à suivre en direct notre webinaire « Notre Avenir s’appelle Forêt » et nous vous en remercions ! Cette conférence en ligne fut une belle occasion pour Stéphane Hallaire, Président de Reforest’Action, de présenter les superpouvoirs de la forêt mais également les nombreux défis auxquels celle-ci doit faire face. Une invitation collective à sensibiliser son entourage aux enjeux et bénéfices de la forêt mais également à agir pour sa préservation, au travers de nos actions quotidiennes.

26/03/2020 - Reforest'Action


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Le Mois de la Forêt - Webinaire - reforestation

Le 5 mars dernier, vous étiez nombreux à suivre en direct notre webinaire « Notre Avenir s’appelle Forêt » et nous vous en remercions ! Cette conférence en ligne fut une belle occasion pour Stéphane Hallaire, Président de Reforest’Action, de présenter les superpouvoirs de la forêt mais également les nombreux défis auxquels celle-ci doit faire face. Une invitation collective à sensibiliser son entourage aux enjeux et bénéfices de la forêt mais également à agir pour sa préservation, au travers de nos actions quotidiennes. Vous l’avez manqué ? (Re)découvrez notre webinaire en replay !

Ce webinaire était aussi l’occasion d’échanger avec notre communauté et de répondre à certaines de leurs très nombreuses questions. Nous avons sélectionné ici notre TOP 10 des questions reçues.

1/ Comment se sentir utile, concrètement, dans le bon sens pour la Forêt ?

En les préservant au maximum dans notre quotidien. Cela passe par une plus grande conscience de l’impact de ce que nous consommons sur les forêts. Nous avons tous, au travers de notre consommation quotidienne, un impact sur la forêt : quand nous achetons du café, du chocolat, des cahiers, du papier toilette ou des mouchoirs en papier, des matériaux ou objets en bois, quand nous mettons du carburant dans notre voiture… Être plus conscients de la source et des modes production de ces produits quotidiens, c’est la première étape pour adopter de nouveaux comportements, plus responsables.

Si préserver est la priorité, cela ne suffit pas. Il est impératif de restaurer et développer les forêts en complément. A titre personnel, vous pouvez aussi planter des arbres dans votre jardin quand c’est possible et/ou vous impliquer dans des projets de préservation, de restauration et de plantation de forêts, auprès d’acteurs reconnus comme Reforest’Action par exemple. 

2/ Quel est le ratio du nombre d’arbres plantés et d’arbres détruits dans le monde ?

Difficile de répondre précisément à cette question. Voici néanmoins quelques éléments de réponse :

Le couvert forestier mondial a augmenté de 224 millions d’hectares entre 1982 et 2016, soit environ 6,5 millions d’hectares par an (source : Nature) Cependant une part importante de ce verdissement observé est lié au développement de l’agriculture intensive utilisant engrais et pesticides chimiques (plantations en monoculture de palmiers à huile, d’hévéa, de cocotiers, etc.), ou encore au développement de friches sur des zones délaissées par l’agriculture dont les bénéfices écosystémiques (économiques, environnementaux et sociaux) sont amoindris. 

Par ailleurs, les forêts tropicales, qui sont les plus riches en biodiversité, sont aujourd’hui les plus menacées : 12 millions d’hectares de forêts tropicales ont été détruits rien que sur l’année 2018 selon Global Forest Watch, une surface équivalente à la Grèce ! Or, les forêts et notamment les forêts tropicales nous apportent des bénéfices irremplaçables. Ces dernières, dans leur état premier, hébergent 50% de la biodiversité terrestre et captent plus de CO2 que tout autre écosystème forestier (source : Nature Conservancy).

Concernant le nombre d’arbres détruits, il convient de définir pourquoi ils sont détruits : déforestation, incendies, maladies ? ou en lien avec une production de bois issue de forêts durablement gérées ?

En résumé, le nombre d’arbres plantés et le nombre d’arbres détruits n’est pas vraiment significatif. Ce qu’il convient d’observer, ce sont les services écosystémiques perdus avec la destruction d’arbres ou la qualité des services écosystémiques crées par la plantation d’arbres.

A noter aussi que la reforestation est une réponse complémentaire à la lutte contre la déforestation, qu’elle ne remplace cependant en aucun cas.

3/ Comment sont choisis les sites où seront mis en place les projets de reboisement de Reforest’Action ?

En France et à l'international, nous sélectionnons des projets permettant de développer les services écosystémiques (économiques, environnementaux et sociaux) rendus par la forêt sur le long terme.

En France, Reforest’Action participe au financement de plusieurs types de projets comme des projets de restauration de parcelles forestières, touchées par exemple par des aléas climatiques ou des maladies, des projets d’extension du couvert végétal sur friche ou en zone urbaine, ou encore des projets d’enrichissement de peuplements.

Dans les régions intertropicales, nous nous intéressons principalement aux zones touchées par la déforestation où les besoins sociaux et économiques des populations locales sont importants. L’arbre a en effet un impact social fort en améliorant les conditions de vie des populations locales (par la récolte et la vente de ses fruits par exemple). La prise en compte de ces besoins dans la mise en place des projets et l’association des communautés locales comme parties prenantes permet ainsi de contribuer à la lutte contre la déforestation.

Notre attention porte aussi sur les autres services générés par les projets et notamment le stockage du CO2 et le développement de la biodiversité.

Enfin, des critères de sélection, spécifiés dans notre cahier des charges, sont exigés dans la mise en place de tous nos projets : la diversité des essences plantées, le maintien sur la parcelle d'habitats pour la faune et la flore locale, la sensibilisation des populations locales à la protection de la forêt…

4/ Combien de carbone les arbres séquestrent-ils sous terre via leurs racines ?

Les forêts sont des écosystèmes extrêmement complexes, il est difficile de pouvoir répondre avec précision sur ce point. Malgré tout, nous pouvons avancer le chiffre de 550 tonnes de CO2 stockés en moyenne par hectare dans une forêt de zone tempérée, sur une période de 30 ans. Nous estimons qu’environ la moitié de ce carbone est directement stockée dans le sol via le système racinaire de l’arbre et la biomasse qui l’entoure - matières organiques végétales, champignons… (Source : « Forêt et carbone : comprendre, agir, valoriser », 2016). Ces données peuvent évidemment varier en fonction du climat, des essences d’arbres étudiées, de la nature du sol…

5/ Que pensez-vous de la foresterie urbaine ? Plantez-vous également en zone urbaine ou péri-urbaine ?

L’arbre a, plus que jamais, toute sa place dans nos villes ! Idéalement placés, les arbres urbains peuvent réduire les concentrations en particules fines, émises par le chauffage des bâtiments et l’usage de la voiture. En produisant de l’humidité et des zones ombragées, ils peuvent également jouer le rôle de véritables climatiseurs naturels, et rafraîchir l’air ambiant des villes de 2°C à 8°C (source : FAO) Une fraîcheur bienvenue alors que s’amorce un réchauffement climatique de plusieurs degrés qui touchera particulièrement les villes.

Reforest'Action participe au développement de villes plus vertes, plus durables et plus désirables en plantant des forêts urbaines grâce à la méthode Miyawaki. Cette méthode de plantation consiste à faire pousser très rapidement une forêt native sur des terrains urbanisés dégradés par l’homme.

6/ D’où viennent les arbres que vous plantez ? Quelles en sont les essences ?

En France, les graines utilisées pour produire les jeunes plants proviennent de vergers à graines certifiés (Certification MFR : Matériel Forestier de Reproduction pour les projets en contexte forestier). Elles sont semées au sein de pépinières locales, en serres ou en plein champ.

À l’international, les graines sont généralement récoltées directement aux alentours des sites de plantation ou auprès d’organismes gouvernementaux. Nous utilisons là encore en priorité des essences locales. Puis nous finançons la mise en place de pépinières associées à notre projet, toujours en lien étroit avec les acteurs locaux.

Nous plantons ainsi des essences adaptées au sol et au climat, et bannissons les espèces invasives. Ces essences strictement sélectionnées promeuvent à la fois la biodiversité sur place et le développement de l’économie locale (vente de fruits sur les marchés…).

7/ Comment agir pour la protection des arbres en ville, contre leur abattage ?

Il existe presque autant de situations de risque d’abattages que de communes en France. Autrement dit, il n’existe pas une solution unique. Si certains arbres sont malades et menacent la sécurité des personnes ou des bâtiments, il peut être, au cas par cas, nécessaire de les couper, en veillant à en replanter d’autres ailleurs. Si des coupes vous semblent injustifiées, vous pouvez vous rapprocher de la mairie ou d’associations locales pour tenter, via le dialogue ou un recours juridique, de faire annuler l’abattage et trouver des alternatives.

Nous pensons néanmoins que la meilleure façon de protéger les arbres est de sensibiliser le plus grand nombre à leurs bénéfices. C’est pourquoi nous mettons à votre disposition des outils qui permettent de comprendre et d’expliquer simplement les enjeux et les bénéfices des arbres et des forêts.

8/ Les forêts vont-elles pouvoir s'adapter au changement climatique ?

Les forêts existent depuis des centaines de millions d’années et se sont toujours adaptées. Cependant, toutes les essences ne pourront s’adapter suffisamment rapidement à l’ensemble des menaces qui pèsent sur elles : sécheresses, insectes ravageurs, maladies, etc. C’est pourquoi, quand nous restaurons et plantons des forêts, nous devons prendre en compte ce changement climatique pour aider les forêts à être plus résilientes. Cela passe notamment par la plantation d’essences diversifiées et adaptées ou encore par la régénération naturelle assistée des forêts.

9/ Comment sont gérées les forêts que vous (re-)plantez ? Certaines sont-elles laissées à elles-mêmes, dans l'esprit du rewilding (ré-ensauvagement) ?

En France notre logique n’est pas celle du « rewilding » mais plutôt celle d’une gestion durable des forêts, permettant de préserver les services sociaux et environnementaux rendus par celles-ci : création d’habitats de biodiversité, stockage sur le long terme du carbone…  tout en bénéficiant de la production éco-responsable du matériau bois (un formidable allié de la transition énergétique !).

Nous accompagnons également des projets de parcelles forestières laissées en libre évolution telles que les forêts urbaines, plantées selon la méthode Miyawaki, ou de futurs projets d’îlots de sénescence. Ces projets permettront de développer une grande biodiversité et d’étudier précisément l’évolution du carbone stocké.

En zone intertropicale, le « rewilding » peut être adopté lorsque nous plantons des arbres pour restaurer des forêts existantes qui ont été dégradées, comme par exemple sur notre projet en Guinée, en Côte d’Ivoire ou au Brésil. En complément, nous mettons alors en place des projets de plantation d’arbres en agroforesterie aux côtés des communautés locales. Les parcelles agroforestières permettent aux agriculteurs de subvenir à leurs besoins sans défricher les forêts restaurées aux alentours de leurs villages.

10/ Comment convaincre notre ville de reboiser, donner plus de place aux espaces verts ? Je vis dans une ville où de lourds travaux d'aménagement ont fait disparaître de nombreux arbres…

Il est possible de se rapprocher d’une association environnementale locale pour leur demander de porter cette proposition auprès des élus. S’il n’existe pas d’association, pourquoi ne pas en créer une ? Par ailleurs, dans certaines villes comme Paris, un budget participatif est proposé via lequel les citoyens peuvent voter pour des projets de leur choix. Si un tel mécanisme existe dans votre ville, vous pourriez proposer un projet de reboisement urbain.


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