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Reforest'Action, partenaire de l'exposition REGARDE !

Forêts

Reforest’Action : Pourquoi être devenu artiste ?

Tristan Vyskoc : "Un besoin, un jour, vers 25 ans, de peindre en marge de mon métier de conseil. Une évidence. Un grand-père (René-Marie Castaing), grand prix de Rome de peinture, que je n’ai pas connu. A l’exception d’une dizaine de cours du soir aux Beaux-Arts avec mon ami François Mendras, je n’ai pas appris. Des débuts chaotiques, faits de tâtonnements, d’hésitations, d’erreurs. Des erreurs qui ont construit mon travail et le construisent chaque jour. Des erreurs importantes qui m’ont fait évoluer et m’ont enrichi. Cela fait 20 ans que je cherche. Et en 2015, à la suite d’une course en montagne et d’une hospitalisation, toute ma peinture a été modifiée. Depuis, je peins pour raconter une histoire."

Pourriez-vous nous décrire en quelques mots le projet : la genèse, la technique utilisée, le sens …

T.V : "Tout est parti d’une envie en 2019 de peindre les forêts de mon enfance à La Réunion. Créer une forêt universelle. Universelle comme l’île où je suis né, où chacun peut se perdre, où chacun peut retrouver ses racines. Une forêt où je voyage dans les méandres de ma mémoire, de mon âme, de mes connexions neuronales.

Ce sont 25 tableaux monochromes peints à l’huile.

Après ma série sur les montagnes, et un message sur la préservation des mondes froids, j’ai voulu montrer la beauté du monde végétal. Si nous regardions la beauté du monde, nous serions moins tentés de le détruire.

L’idée était aussi de sensibiliser sur la matière première qu’est le bois. Des côtes des Inuits aux forêts équatoriales les plus profondes, les hommes l’ont chargé d’utilité, de protection, de confort, de spiritualité. Ce lien entre les peuples doit être sauvegardé."

Quelle est l’étape que vous préférez dans la réalisation d’un projet artistique ?

T.V : "Tout le processus de création d’un projet artistique est intéressant. De l’idée à l’installation et surtout le partage avec les visiteurs. Ce sont des moments de bonheur intense."

Où se trouvent vos sources d’inspirations ?

T.V : "Dans mon cerveau, dans mon inconscient, chez les grands peintres (surtout Van Gogh, Gauguin…), dans les livres, dans la musique... Le but est de retranscrire le monde tel que je le perçois, tel que je le ressens. Il m’arrive souvent d’établir des passerelles avec les peintres qui nous ont précédés. La nature est pour moi une source infinie d’inspirations. Je suis très relié au monde qui m’entoure. Cela doit venir des forces telluriques de mon île, « du battant des lames au sommet des montagnes »."

Quelles sont, à votre avis, les qualités essentielles pour exercer ce métier ?

T.V : "Je ne sais pas si l’on doit parler de qualités. Avant tout, c’est un besoin vital. J’ai besoin de créer, d’extérioriser. Quand je suis loin de l’atelier, je ressens un manque. La principale qualité est d’apprendre à lâcher-prise pour exprimer au mieux ce que l’on a au fond des tripes. J’ai eu la chance de découvrir après mon expérience à l’hôpital que je pouvais peindre en état de conscience modifiée, comme une écriture automatique. J’aime cette singularité."

Qu’évoque pour vous la forêt ?

T.V : "Mes plus beaux souvenirs d’enfance sont des moments de forêts à La Réunion.

Bélouve, Bébour, la Roche Ecrite, la vallée de Takamaka ; ces forêts peuplées de tamarins des Hauts, de fougères arborescentes et enchantées par les sifflements des merles Péi et des Tec-Tec. Une inspiration profonde. J’aime me perdre dans ces immensités végétales. La vue se trouble, il n’y a plus de repères. Ressourçante, apaisante, elle peut aussi être mystérieuse, angoissante. La forêt est une source de reconnexion permanente à notre moi profond, à notre élan vital. Dans ma nuit de feu, j’ai vu des racines profondes qui me ramenaient sur terre."

Exposition REGARDE !

Du 25 avril au 15 octobre 2022

Gratuit, sur rendez-vous à contact@vyskoc.com

70 avenue de la Grande Armée à Paris

Photo : ©Cécile Baquey