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En Inde, la bioéconomie circulaire fondée sur la forêt génère des bénéfices socio-économiques pour les populations

Restaurer les forêts de l’Est himalayen et développer l’agroforesterie

L’Etat indien d’Assam est situé à l’extrémité orientale de l’Inde, entre le Bhoutan, la Chine, le Myanmar et le Bangladesh. Cette région de l’Est himalayen a perdu 10% de son couvert forestier depuis les années 2000 du fait de la conversion croissante des forêts naturelles primaires en parcelles agricoles, et de l’invasion d’espèces exotiques qui se développent au détriment de la végétation native. En résulte un déclin de la santé des écosystèmes naturels qui se manifeste tant en termes de dégradation des sols, de progression de la désertification des terres, ou encore d’épuisement des nappes phréatiques. C’est dans ce contexte que Reforest’Action s’associe à la Balipara Foundation, une ONG indienne, pour planter 1 million d’arbres.

Le premier objectif du projet est de restaurer 900 hectares de forêts dégradées de la région par la plantation d’une multitude d’essences endémiques (ficus, ramontchi, mûrier indien, ashoka) qui permettra également de recréer un corridor biologique pour la migration des éléphants d’Asie. Second volet du projet, le développement de l’agroforesterie au sein de 100 hectares de champs cultivés via l’intégration d’essences fruitières (moringa, citronnier, manguier) et à croissance rapide (myrobolan noir) permettra de fournir aux populations des solutions agricoles plus durables.

Entre mai et juin 2022, près de 30 000 arbres ont déjà pris racine au sein des zones forestières dégradées de Jhanjimukh et de Phuloguri Kochari grâce à la participation des populations locales et en particulier des communautés de femmes. En raison des fortes pluies peu favorables au lancement des travaux d’agroforesterie, ceux-ci débuteront un peu plus tard dans la saison.

Un projet de bioéconomie circulaire fondé sur la forêt

Le projet est développé dans le cadre de la Circular Bioeconomy Alliance établie par Son Altesse Royale le Prince de Galles, qui vise à catalyser les investissements pour créer des paysages régénératifs et des marchés durables alimentés par la nature. Dans le cadre de ce projet, la bioéconomie circulaire vise à assurer le bien-être durable des communautés locales par la création de services écosystémiques forestiers et la gestion durable des ressources biologiques issues des arbres. Ces ressources sont ensuite transformées de manière circulaire en denrées alimentaires, en énergie issue de la biomasse et en biomatériaux, dans le respect des limites écologiques des écosystèmes sur lesquels elles reposent.

Des bénéfices socio-économiques pour les communautés locales

Notre porteur de projet, Saurav Malhotra, co-fondateur de la Fondation Balipara, témoigne de l’importance du projet pour les communautés locales : « Le recul des forêts dans l’Etat d’Assam engendre des conditions difficiles pour les communautés qui vivent en première ligne du changement climatique et font face à des problématiques telles que les inondations. C’est également une situation complexe pour la biodiversité et notamment les populations de grands mammifères comme les éléphants d’Asie, qui souffrent de la réduction de la surface de leur habitat naturel. L’objectif premier de notre projet est de restaurer les forêts qui ont été dégradées et de créer des systèmes agroforestiers qui contribuent à la sécurité alimentaire des populations locales. A court et moyen terme, les revenus forestiers seront des moteurs clés pour le développement socio-économique des communautés. Sur le long terme, la restauration des forêts aura un impact sur les bassins versants et les nappes phréatiques, sur la fertilité des sols et sur la préservation des populations d’éléphants. Le projet engage pleinement les populations locales qui contrôlent et gèrent sa mise en œuvre, et cette implication communautaire est la garante même de sa pérennité. »