Le Mexique, berceau de la culture de la vanille
Le Mexique est l’un des plus grands pays producteurs de vanille au monde, aux côtés de la Réunion, de l’Indonésie, des Comores et de Madagascar. Issue d’une plante orchidée originaire du Mexique, la vanille a été remarquée par les Totonaques, peuple précolombien, avant d’être cultivée par les peuples pré-hispaniques et les Aztèques. Après sa découverte par l’Europe suite à la conquête espagnole, la production de vanille s’est développée dans d’autres pays. Le Mexique, berceau de cette culture ancestrale, continue aujourd’hui à alimenter la production mondiale de vanille. Dans l’État de Veracruz, où la fleur fut découverte pour la première fois, la production locale et artisanale de vanille est menacée par la concurrence qu’exerce la production intensive ainsi que par la situation économique précaire des cultivateurs traditionnels, tentés de se tourner vers des cultures plus rentables.

Les bénéfices de l’agroforesterie au sein des champs de vanille
Pour soutenir la culture locale de la vanille auprès de petits producteurs, le projet vise à développer l’agroforesterie en introduisant des arbres au sein des champs de vanille. Ces arbres contribueront à protéger directement les plants de vanille en les abritant des précipitations et de l’ensoleillement, en enrichissant les sols en nutriments et en prévenant leur érosion. Certaines essences d’arbres telles que le pichoco, le piñon, le cocuite, le laurier et le ramón serviront quant à elles de tuteurs aux plants de vanille et soutiendront leur bonne croissance. Les systèmes agroforestiers ainsi créés permettront également aux cultivateurs de diversifier leur production en récoltant des fruits issus des arbres comme le manguier, le zapote et le jonote. Ces fruits serviront à leur alimentation ou à la vente sur les marchés afin de générer des revenus complémentaires et améliorer leur situation économique. Régénératif, le projet vise ainsi à restaurer les fonctions environnementales des parcelles cultivées tout en générant un impact social et économique additionnel pour les communautés locales.
En amont de la mise en place du projet, dans le courant du mois de mars et avril 2022, AMEBOSCO a ainsi fédéré 110 producteurs de vanille des régions de Totonacapan et Huasteca via la tenue de réunions d’initiation aux enjeux du projet et de planification des activités.

Les premières plantations au sein des champs de vanille ont eu lieu de mars à mai. Un total de 12 136 arbres dans la région de Totonacapan et de 14 000 arbres dans la région de Huasteca ont été plantés en agroforesterie, principalement en guise de tuteurs pour soutenir la croissance des plants de vanille. En raison du manque d'eau dû à un printemps très sec et chaud, la décision a été prise d'attendre la saison des pluies pour poursuivre les plantations.

Conserver les essences d’arbres natives via la collecte et la production de graines en pépinières
Le projet vise également à produire et conserver des essences d’arbres natives telles que le cèdre blanc ou le ceiba, en collectant des graines endémiques au sein des forêts existantes. Ces graines sont ensuite cultivées en pépinières avant d’être intégrées en agroforesterie au sein des champs de vanille.
Au printemps 2022, cinq pépinières communautaires ont ainsi été construites avec la participation des producteurs de vanille associés au projet. La collecte des graines au sein des forêts natives a commencé en parallèle, notamment auprès d’une essence endémique, le ceiba, un arbre tropical dont le tronc est couvert d’épines et particulièrement difficile à escalader pour en récolter les graines. Il s’agit alors d’attendre que ses fruits s’épanouissent pour libérer les graines, qui s’envolent avec le vent, enrobées dans une enveloppe cotonneuse.
