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Pérou : des projets forestiers innovants au service de la biodiversité végétale amazonienne

Au Pérou, notre projet de reforestation situé dans la région de San Martin a été marqué, au cours de six derniers mois, par une multitude d’initiatives innovantes, visant à conserver et à valoriser l’extraordinaire biodiversité végétale de la forêt amazonienne.

Conserver la biodiversité végétale amazonienne

Au sein des populations traditionnelles péruviennes, la connaissance des essences d’arbres et de plantes endémiques, aux innombrabres vertus nutritives et médicinales, est ancrée au coeur de leur quotidien. C’est à leurs côtés que le Centre Urku, notre partenaire technique basé à Tarapoto, a accumulé une bibliothèque botanique composée de 421 espèces végétales natives de la forêt amazonienne.

Véritables laboratoires à ciel ouvert, la multitude de projets de plantation conduits sur le terrain par le Centre Urku et financés par Reforest’Action au cours des six derniers mois, a permis de replanter certaines de ces essences endémiques afin d’en étudier et d’en favoriser la régénération naturelle en Amazonie.

Les communautés locales au coeur des projets

Entre septembre 2020 et février 2021, 56 138 arbres et arbustes d’origine locale ont ainsi été plantés au sein de 18 parcelles, réparties dans six districts de la région de San Martin (Lamas, La Banda de Shilcayo, Tabalosos, Juan Guerra, Tarapoto et Chasuta) et dans un district de la région de Loreto (Yurimaguas). Produits au sein de pépinières locales développées par le Centre Urku, ces arbres ont été mis en terre en fonction des besoins indiqués par les communautés locales ou au sein de projets pilotes visant à améliorer leur conservation. Leur entretien et l’assistance à leur régénération naturelle sont ensuite conduits par Urku, avec l’appui des populations qui participent activement au développement des connaissances du centre de recherche en matière de botanique amazonienne.

Zoom sur cinq réalisations emblématiques

Les projets développés au cours de cette période se caractérisent tous par leur très grande variété d’essences endémiques plantées et contribuent à la conservation de la biodiversité végétale de l’Amazonie. Zoom sur les réalisations et les enjeux de cinq d’entre eux.

  • Dans le district de Lamas, 1 235 arbres composés de 11 essences natives ont été plantés pour restaurer les terres dégradées d’Emanuel Tapullima, un petit cultivateur local. Les noms de ces essences sont tous formulés en Kichwa. Parmi celles-ci : le shika shika, le lluychu waktana, l’ingayna…
  • Aux côtés de la communauté traditionnelle des Kichwa, 1140 arbres de 18 essences différentes (dont le caféier, le mullaka et l’ocuera negra) ont été plantés au sein de la zone de conservation de la Cordillera Escalera. Ils contribueront à la sécurité alimentaire des populations ainsi qu’à leur pharmacopée naturelle.
  • Dans le district de Tabalosos, une parcelle de cacao dépérissante a été renouvelée à partir de plants de cacaoyers plus tolérants aux maladies, et enrichie en agroforesterie de 26 essences fruitières et médicinales, parmi lesquelles l’allkinvieja, le puspo poroto, et le poloponta. Plus de 3 300 arbres entament aujourd’hui leur croissance au sein des champs de la productrice de cacao Rosa Sangama.
  • Dans le district de Juan Guerra, un projet voué à développer un système agroforestier auprès d’un producteur local, Edbar Rios, a vu le jour. L’objectif : assister la succession écologique (processus naturel d'évolution et développement d'un écosystème) de la parcelle constituée d’arbres fruitiers et d’espèces végétales endémiques. Près de 11 000 arbres ont été plantés, parmi lesquels le très rare Cereus Peruvianus, surnommé le figuier de Barbarie géant de Huallaga.
  • Dans le district de Yurimaguas, un projet pilote de plantation a été développé au sein d’un centre de recherche en agroforesterie. L’objectif : planter une espèce endémique menacée de bois de rose afin d’en étudier sa reproduction, aux côtés de 15 autres essences locales telles que le kakapana kaspi, le caoba ou l’atadijo.


Cette nouvelle salve de plantation amène ainsi le total d’arbres plantés dans le cadre du projet au cours de la saison 2020-2021 à 202 159 arbres, soit 84% de l’objectif fixé pour la saison. Celle-ci se poursuivra au cours des prochains mois pour planter les 37 841 arbres restants, qui achèvent actuellement leur croissance en pépinières.