Lamas - Pérou
Restauration et création de forêt
Reforest'Action travaille en partenariat avec le CIGDES pour aider les petits exploitants agricoles à mettre en place des systèmes agroforestiers.


L’agriculture parcellaire, pratiquée à la fois par de petits exploitants et par des agro-industriels, représente la première cause de déforestation au Pérou. Au nord-est du pays, en Amazonie péruvienne, les terres des provinces de Lamas, San Martín and El Dorado ont été converties en cultures et pâturages, au détriment de la forêt primaire qui y prenait racine. Les producteurs locaux ont tour à tour délaissé leurs parcelles dont le sol surexploité avait perdu sa fertilité. Les terres agricoles ainsi abandonnées sont aujourd’hui largement recouvertes par une espèce de fougère invasive. Ces espaces dégradés sont, d’autre part, particulièrement sujets aux incendies, événements très courants en Amazonie pendant l'été. Tel un cercle vicieux, ces phénomènes aggravent la dégradation des sols déjà affaiblis, et diminuent la ressource en eau.

Le projet vise à mettre en place des systèmes agroforestiers sur des parcelles privées afin de restaurer les écosystèmes dégradés et de favoriser des pratiques agricoles durables. Au total, six essences sont introduites dans le cadre du projet : des essences productives (hévéa, mocambo et noyer maya) ainsi que des légumineuses. Plantées en agroforesterie, ces différentes espèces se développeront rapidement, même sur les sols peu fertiles de la région. En termes de bénéfices environnementaux, le projet améliorera l'état des sols ainsi que le débit des micro-bassins versants. Il contribuera également à réduire l'érosion hydrique et éolienne, à augmenter les habitats de la faune et à assurer la continuité entre les différents couverts forestiers. En plus des impacts environnementaux, le projet inclut un volet social important. Les bénéfices socio-économiques attendus comprennent notamment l’amélioration de la sécurité alimentaire des familles de producteurs. Les systèmes agroforestiers créés dans le cadre du projet se composent de différentes essences productives, dont des essences fruitières, des haricots et des pois. Ces denrées alimentaires pourront être récoltées par les propriétaires et utilisées pour leur consommation personnelle ou vendues. Un autre bénéfice de la restauration des terres via l’intégration d’arbres est de rendre le sol à nouveau cultivable et fertile. Certaines familles d’agriculteurs ont déjà commencé à cultiver des fruits et légumes (bananes, haricots, manioc), à la base de leur alimentation, dans l’ombrage des arbres plantés en 2021. Sur le long terme, certains produits issus des arbres auront pour vocation de raviver une économie locale et durable. En effet, les essences plantées en agroforesterie permettront de fournir des matières premières à grande valeur économique, comme le latex obtenu à partir de l’écorce de l’hévéa, les graines du noyer maya, ou encore les cabosses du mocambo qui renferment des fèves blanches au goût d’amande.

Le Centre d’Innovation et de Gestion pour le Développement Durable (CIGDES) est une ONG péruvienne fondée en 2020. Sur le terrain, l’organisation favorise le développement de projets agroforestiers fondés sur l’introduction d’espèces forestières et fruitières indigènes. Depuis sa création, plus de 10 millions d’arbres ont été plantés grâce à l’ONG. Cette dernière travaille main dans la main avec de nombreux acteurs nationaux et internationaux de la restauration des forêts et de l’instauration de systèmes d’agroforesterie.



