Rwanda

Le projet MuLaKiLa a été officiellement lancé en mars 2023 sous son nom complet "Building resilience to climate change and sustainable agriculture value chains in agro-systems around Mukura-Gishwati Forest and Lake Kivu catchment Landscape" (MuLaKiLa).

2024 - 2025
A financer
Surface
21 000
ha
Nombre d'arbres
5 868 840
Résumé du projet
Le projet MuLaKiLa a été officiellement lancé en mars 2023 sous son nom complet "Building resilience to climate change and sustainable agriculture value chains in agro-systems around Mukura-Gishwati Forest and Lake Kivu catchment Landscape" (MuLaKiLa). Il vise en priorité la restauration et la gestion durable de 21 000 hectares de terres cultivées, y compris des cultures pérennes de café, et de terres dénudées grâce à la plantation de 5,8 millions d'arbres. Le projet d’agroforesterie facilitera le développement de chaînes de valeur durables (fruits, légumes et café) tout en permettant la réintroduction d'essences indigènes dans un paysage façonné par l'agriculture. Favorisant la conservation des sols, la lutte contre l'érosion et la préservation du cycle de l'eau, le projet est conçu pour inverser la dégradation de l'écosystème naturel. L'ensemble des activités du projet bénéficiera à plus de 40 000 petits exploitants agricoles et à leurs familles, en leur permettant d’améliorer leur sécurité alimentaire et d’accéder à d'autres sources de revenus ainsi qu’en renforçant leur résilience face au changement climatique. De façon plus globale, le projet MuLaKiLa participera à l’augmentation du niveau de vie et du bien-être des communautés locales.
Principales essences :
Alnus acuminata, Grevillea robusta, Hagenia abyssinica, Macaranga kilimandscharica, Chrysophyllum sp., Vachellia abyssinica, Croton megalocarpus, Erythrina abyssinica, Anthocleista grandiflora, Neoboutonia macrocalyx
Nombre total d'essences :
28
Sur le terrain
Contexte local

Le projet MuLaKiLa est localisé dans la province occidentale du Rwanda, au sein des districts administratifs de Rutsiro et Ngororero. Mais avant tout, la zone du projet est ancrée au sein de deux écosystèmes naturels d’importance majeure : le parc national de Gishwati-Mukura et le Lac Kivu. Le parc National comprenant les forêts de Gishwati et de Mukura est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2020. À la frontière entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo, le Lac Kivu est l’un des plus grands lacs d’Afrique et draine un important réseau fluvial.

La dégradation des terres et des forêts constitue un problème environnemental majeur au Rwanda, en particulier dans les paysages montagneux des districts de Rutsiro et Ngororero. Ici, la pression démographique élevée induit une forte dépendance à l'agriculture pour l’alimentation, et à la déforestation pour accéder aux ressources forestières, notamment au bois de chauffe pour cuisiner. Selon la FAO, 40% des terres cultivées au Rwanda sont actuellement menacées par l’érosion et donc vulnérables au risque de glissement de terrain pendant la saison des pluies, elle-même exacerbée par le dérèglement climatique. Dans les deux districts concernés par le projet, l'insécurité alimentaire et la pauvreté entravent la capacité de la population à s'adapter et à atténuer ces changements.

Dans ce contexte, le projet MuLaKiLa agit comme un véritable catalyseur en faveur de la durabilité des écosystèmes naturels et de leur intégrité, tout en répondant aux besoins des communautés qui en dépendent.

Actions sur le terrain

Restaurer l'écosystème et la biodiversité. Le développement de systèmes agroforestiers au sein des terres cultivées, ainsi que la création de nouvelles plantations de café et d'îlots forestiers, permettra d'accroître la couverture végétale et d'établir une connexion continue entre les cultures et les réservoirs de biodiversité des forêts de Mukura et Gishwati. Le mélange final d'espèces diversifiées, composé à 50% d'essences indigènes, génèrera des impacts positifs pour la biodiversité du bassin versant du lac Kivu et de la crête Congo-Nil.

Promouvoir la capacité d'adaptation des fermiers et de leurs parcelles. Pour pallier la topographie difficile de la région, qui représente un frein important aux activités agricoles et vivrières, et lutter contre le phénomène d’érosion, le projet inclut des mesures proactives contre la dégradation des sols. L'une d'entre elles est la création de terrasses progressives et radicales, couvrant une surface de 8 000 et 2 450 hectares respectivement. Les terrasses sont des segments nivelés, stratégiquement conçus pour la préservation des sols et de l'eau sur les pentes cultivées. En outre, le projet encouragera les pratiques de gestion améliorée des terres agricoles (IALM), notamment le remplacement des engrais chimiques par du fumier organique, la réduction du travail du sol et la couverture permanente des cultures. Ces activités permettront d'adapter le système socio-écologique local aux défis à venir.

Soutenir la prospérité économique et sociale. Le projet mobilise activement les agriculteurs, liés au projet par un accord de durabilité, au travers de la création de 1 300 groupes communautaires autogérés, appelés “Friends of Nature Associations” (FNAs). Le gain de productivité agricole permis par la mise en place de systèmes agroforestiers, ainsi que la plantation de 30% d'espèces fruitières, contribuera à renforcer la sécurité alimentaire des agriculteurs et de leur famille. Outre la diversification des sources d'alimentation, le projet récompensera également les communautés rurales grâce à des mesures incitatives adaptées à leurs besoins, telles que la distribution de bétail par exemple. Afin d'améliorer encore les moyens de subsistance des populations, 40 fonds communautaires seront mis en place, destinés à soutenir les micro-projets communautaires créateurs de richesse. De plus, les agriculteurs seront formés aux pratiques de l'agriculture durable, à la création de petites entreprises et à la gestion financière. Ces initiatives permettront à la fois de valoriser les connaissances traditionnelles et de promouvoir l'autosuffisance et l'indépendance financière.

La phase de conception initiale du projet, comprenant une étude de faisabilité, s'est étalée sur plusieurs mois, de février 2023 à janvier 2024. Cette première année a constitué une période d'initiation et d'ajustement, visant à établir une organisation solide et flexible qui garantira la gestion durable du projet sur une période prolongée de 31 ans, tandis que les activités de plantation auront lieu pendant 4 ans, de 2023 à 2026. En 2023, les principales réalisations ont été le recrutement de 5 148 familles, la création de 178 groupes FNA, la formation de 4 359 agriculteurs, la mise en place de 50 hectares de terrasses radicales, la distribution de plus d'un million d'arbres et la gestion de 20 pépinières.

Gouvernance du projet

Le projet est réalisé par l’Albertine Rift Conservation Society (ARCOS) en collaboration avec le gouvernement rwandais et en partenariat avec Reforest'Action. ARCOS et Reforest’Action coconçoivent le design du projet, suivent sa mise en œuvre et évalueront ses impacts à long terme. Le projet MuLaKiLa est développé dans le cadre de la Circular Bioeconomy Alliance (CBA), c’est pourquoi la conception et la réalisation de ce projet suivent les principes de la CBA. AstraZeneca, entreprise membre de la CBA, a financé le démarrage de cet ambitieux projet, permettant son déploiement depuis 2023.

Impact
CLIMAT
Contribution à l'atténuation de l'effet de serre et influence sur les régimes de précipitations et le microclimat local.
BIODIVERSITÉ
Préservation de la biodiversité locale en fournissant des habitats et des ressources adaptées.
EAU ET SOLS
Influence sur la qualité et l'intégrité du système sol-eau, et sur le cycle de l'eau et des nutriments.
SOCIAL & ÉCONOMIQUE
Soutien du bien-être humain, en fournissant des ressources, des revenus, de l'éducation, de l’autonomie et en soutenant la culture et la spiritualité.
Contribuer aux Objectifs de Développement Durable (ODD)
Le projet (Rwanda) contribue aux Objectifs de Développement Durable suivants :