Reforest’Action / Colombie : un projet d'offsetting vérifié par Bureau Veritas et certifié par The Global Biodiversity Standard
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Colombie : un projet d'offsetting vérifié par Bureau Veritas et certifié par The Global Biodiversity Standard

Décryptages

Le projet de restauration des Páramos mené par Reforest’Action en Colombie illustre la capacité des Solutions fondées sur la Nature à générer des bénéfices mesurables pour le climat, la biodiversité et les communautés locales. Développé selon une approche rigoureuse, ce projet fait désormais l’objet d’une vérification indépendante par Bureau Veritas et d’une certification par The Global Biodiversity Standard (TGBS). Ces reconnaissances attestent de la conformité du projet avec les standards internationaux de quantification carbone (ISO 14064-3:2019) et de restauration de la biodiversité, ainsi qu’avec les exigences des principaux cadres réglementaires et de reporting des entreprises (CSRD, SBTi, CDP). Elles renforcent la crédibilité environnementale du projet Nariño, et offrent aux financeurs un cadre essentiel de transparence et de redevabilité pour leurs stratégies climatiques et de durabilité.

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Restaurer les Páramos en Colombie : un projet riche en bénéfices fondamentaux

La nécessaire restauration des écosystèmes alto-andins

Situés entre 3 300 m et 4 700 m d’altitude, sur les hauts-plateaux de la cordillère des Andes en Colombie, les Páramos sont les écosystèmes de montagne les plus riches en biodiversité floristique de la planète. Ils sont aujourd’hui soumis à la conversion croissante des terres en pâturages et en parcelles agricoles, qui induit un effondrement de la biodiversité locale.

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Dans la zone du projet, la régénération des Páramos répond à un design de projet exigeant qui vise à restaurer la biodiversité par l’intégration d’un total de 76 essences différentes, faire de l’accès à l’eau une priorité et pérenniser les activités économiques des producteurs locaux.

Initié en 2021, le projet, développé par Reforest’Action et implémenté sur le terrain par une ONG locale, se compose de 5 modèles riches en création de bénéfices fondamentaux pour le climat, la biodiversité, le système sol-eau et les communautés locales :

  • Un modèle de restauration des Páramos
  • Un modèle de restauration des ripisylves (écosystèmes longeant les cours d’eau)
  • Un modèle de reboisement des bassins versants
  • Un modèle agroforestier visant à intégrer des arbres autour et à l’intérieur des prairies
  • Un modèle agroforestier vivant à créer des haies autour des pâturages

Séquestration du carbone

Les activités de restauration des Páramos contribuent directement à l’augmentation du carbone stocké par ces écosystèmes. Les actions de boisement et de reboisement conduites dans le cadre du projet (reforestation des berges des rivières et des ruisseaux afin d’empêcher l’érosion du sol et de fournir un abri à la faune locale, création d’îlots forestiers par le reboisement des bassins fluviaux et la restauration des forêts alto-andines situées aux frontières des Páramos) participent ainsi à la lutte contre le changement climatique via la création de compartiments de séquestration de carbone dans les arbres et le sol des parcelles restaurées.

Préservation de la ressource en eau

Alors que les sols tourbeux des Páramos retiennent l’eau et alimentent jusqu’à 60 % des ressources hydriques consommées en Colombie via les vallées en aval, la dégradation de ces écosystèmes est responsable de pénuries de plus en plus fréquentes, notamment à l’échelle du département de Nariño. À ce jour, les premiers audits terrain et les témoignages des bénéficiaires du projet font état d’une restauration du débit d’eau dans les canaux d’irrigation (acequias) depuis la mise en place des actions de restauration des Páramos, des ripisylves et des bassins versants — un retour attendu depuis longtemps, après des années de déforestation ayant compromis les réserves souterraines.

Sylvopastoralisme et services écosystémiques

L’agroforesterie et le sylvopastoralisme font également partie intégrante du design du projet et aux objectifs de préservation des Páramos et de maintien d’une activité économique durable pour les communautés locales.

En créant des haies denses, constituées de diverses essences natives, autour des pâturages et des parcelles agricoles, cette pratique contribue au bien-être animal, en apportant au bétail un ombrage précieux contre le fort ensoleillement ainsi qu’une protection contre les courants froids et les coups de vent, ainsi qu’à l’augmentation de la production de lait (+13% à 25% de lait par vache). Elle permet aussi de fournir un large éventail de services écosystémiques : production de fourrage et de bois, fertilisation naturelle des sols, restauration de la biodiversité, augmentation des moyens de subsistance pour les habitants, approvisionnement en plantes médicinales et mellifères…

Les haies jouent également un rôle clé pour la biodiversité en constituant des corridors écologiques, qui offrent un habitat et un couloir de déplacement à de nombreuses espèces.

Inclusion des communautés et bénéfices socio-économiques

En parallèle des actions environnementales, le projet bénéficie à 570 personnes issues des communautés locales et du peuple autochtone des Pastos, dont 140 éleveurs de bétail, via le déploiement de diverses activités économiques génératrices de revenus (apiculture communautaire, traitement des plantes médicinales…) Par ailleurs, un vaste programme de sensibilisation et de formation a permis de toucher 1296 personnes (dont 843 femmes et 437 hommes), permettant de diffuser l’adoption de pratiques agricoles durables à l’échelle de la région.

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La vérification de la projection carbone par Bureau Veritas

Pourquoi modéliser la séquestration carbone d’un projet ?

Depuis 2023, Reforest’Action s’appuie sur une méthode et un simulateur de la séquestration carbone ex ante (c’est-à-dire avant que cette séquestration n’ait eu lieu) afin de fournir une estimation du potentiel de stockage du carbone des projets, et donner un résultat estimé du nombre de tonnes équivalent CO2 séquestrées sur 30 ans. Cette projection permet d’optimiser le design des projets pour maximiser leur impact sur le climat.

Notre méthode et notre outil ont été validés par Bureau Veritas Certification en octobre 2023. Ils respectent les critères fondamentaux du marché carbone volontaire sur la base des référentiels internationaux, également requis par l’article 147 de la Loi Climat et Résilience. Bureau Veritas est habilité à vérifier les calculs ex ante issus du simulateur Reforest’Action pour y apporter la crédibilité issue d’une vérification tierce.

Grâce à des données collectées sur le terrain et par télédétection, un contrôle à postériori (minimum 5 ans après plantation) permet de vérifier que la séquestration du carbone permise par le projet est conforme à son estimation initiale. Cette évaluation ex post est également par Bureau Veritas.

L’exemple du projet Nariño : un projet à la projection carbone vérifiée

À l’automne 2025, la projection de la séquestration carbone sur 30 ans permise par le projet Nariño a été vérifiée par Bureau Veritas.

L’audit conduit par Bureau Veritas a permis de vérifier les points suivants : Quantification : le carbone stocké est quantifié via un outil vérifié par Bureau Veritas en 2023, selon une méthodologie en accord avec la norme ISO 14064-3:2019 et qui s’appuie sur les standards internationaux.

  • Additionnalité : la séquestration carbone n’aurait pas lieu sans la mise en place du projet, et l’impact climatique est démontré par comparaison du scénario de projet à un scénario de référence.
  • Permanence : la maximisation de la permanence du stockage du carbone s’appuie sur le déploiement d’un plan de mitigation des risques et l’intégration d’un rabais de 20%.
  • Vérifiabilité : la transparence des données est garantie.
  • Durabilité : le design du projet assure une approche fondée sur la multifonctionnalité afin de maximiser les bénéfices environnementaux et socio-économiques.
  • Unicité : le projet est enregistré dans un registre interne pour assurer sa traçabilité.

Les conclusions de l’audit ont validé la projection de la séquestration carbone initialement calculée par Reforest’Action à hauteur de 36 000 tCO2 sur 30 ans pour deux saisons de plantation du projet (2022 à 2024).

Après 5 ans, un audit de vérification réalisé par un tiers permettra de valider sur le terrain la réalité du projet, le respect des conditions d’implémentation, la santé et la vitalité des écosystèmes restaurés.

Quel est l’intérêt pour les financeurs du projet ?

Parce que les actions de séquestration carbone ne se limitent pas à l’achat de crédits sur le marché volontaire, les Solutions fondées sur la Nature dont les actions génèrent des séquestrations additionnelles peuvent être comptabilisées dans la contribution au pilier C de la Net Zero Initiative, à condition que leur impact puisse être quantifié via des méthodes robustes.

Avec une projection de séquestration carbone sur 30 ans validée par Bureau Veritas, un audit indépendant prévu à 5 ans et des co-bénéfices pour la biodiversité et les communautés, le projet Nariño répond ainsi pleinement aux besoins de transparence et de reporting ESG (CSRD, SBTi, CDP...), dans le cadre d'une démarche de contribution carbone volontaire.

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La certification de l’impact biodiversité par The Global Biodiversity Standard

Pourquoi certifier un projet fondé sur la restauration de la biodiversité ?

En termes de Solutions fondées sur la Nature, les projets forestiers et agroforestiers, lorsqu’ils sont de haute qualité, présentent de forts co-bénéfices pour la biodiversité, le climat, la santé des sols, les ressources hydriques et les populations. The Global Biodiversity Standard (TGBS) est aujourd’hui le standard international le plus robuste qui valide l’impact des projets sur la biodiversité et l’équilibre des écosystèmes restaurés. Cette certification permet d’intégrer pleinement les enjeux liés à la biodiversité aux projets de restauration des écosystèmes, qu’ils soient ou non certifiés par des standards internationaux du carbone.

L’exemple du projet Nariño : un projet à l’impact biodiversité certifié

Début 2025, une surface « pilote » du projet Nariño est entrée dans le processus de certification TGBS, d’abord par une analyse à distance, notamment grâce à des outils de télédétection, puis via une mission d’audit sur le terrain, conduite par un auditeur certifié accompagné de trois experts partenaires ou locaux (avec chacun une spécialité en faune, en flore et en impact socio-économique). La méthodologie de notation de ces parcelles expérimentales, dirigée par l’auditeur, s’est fondée sur :

  • La mesure des modifications de la biodiversité telles que listées dans la Roue de la régénération écologique, un outil pensé par Society for Ecological Restoration (SER) pour étudier le processus qui accompagne le rétablissement d’un écosystème dégradé ou détruit.
  • L’évaluation des mesures de gestion adaptative du projet (sur la base des normes de la Décennie des Nations Unies)
  • L'évaluation du niveau de protection des parcelles du projet (aligné sur les catégories de protection de l'UICN)
  • L’évaluation des impacts socio-économiques du projet (basée sur la Roue des bénéfices sociaux conçue par Society for Ecological Restoration). En effet, les bénéfices du projet pour la biodiversité ne sauraient être maintenus sur le long terme qu’à condition que les communautés locales y soient étroitement intégrées, par exemple via la création d’activités économiques pérennes reliées au projet.

La surface pilote du projet Nariño a alors reçu un score d’audit de 6,84 sur une échelle de 10 points, avec un palier de certification situé à 5 points, et a ainsi obtenu la certification TGBS en janvier 2025. Parce que l’ensemble de la superficie d’un projet n’est éligible à la certification qu’au-delà de 5 ans après le début des activités, une nouvelle évaluation sera possible à l’avenir.

Quel est l’intérêt pour les financeurs du projet ?

Des écosystèmes sains permettent l’atténuation du changement climatique, mais aussi l’adaptation des sociétés humaines à ses conséquences. La certification TGBS n’est pas une fin en soi mais un moyen au profit de la restauration des écosystèmes. Elle est en effet décernée aux seuls projets qui induisent une réelle amélioration de l’écosystème par comparaison à son état initial, et non seulement aux initiatives qui incluent un impact sur la biodiversité.

En cela, elle s’inscrit pleinement dans la mission de Reforest’Action de s’assurer, via son processus de pilotage de l’impact, que les projets contribuent à la stabilité et à la durabilité des écosystèmes forestiers et agroforestiers restaurés.

Placé sous l’égide de The Global Biodiversity Standard, le projet Nariño contribue ainsi à renforcer la crédibilité des entreprises qui le financent, à démontrer leur engagement réel en faveur de la biodiversité et à offrir un avantage concurrentiel en termes de responsabilité environnementale. En améliorant l’état écologique des écosystèmes des Pàramos en Colombie et de leur biodiversité, le projet Nariño va ainsi bien au-delà de ses ambitions d’impact sur le climat.

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En associant une modélisation carbone validée par Bureau Veritas à une certification biodiversité TGBS, le projet Nariño s’impose comme un modèle de rigueur et d’intégrité pour la restauration écologique. Il démontre la capacité de Reforest’Action à concevoir et piloter des projets fondés sur des données vérifiables, intégrant des bénéfices multiples pour le climat, les écosystèmes et les communautés locales. Pour les entreprises engagées dans des trajectoires Net Zero, soutenir le projet Nariño constitue une opportunité stratégique : contribuer à un projet aligné sur les référentiels internationaux, c’est investir dans une action climatique mesurable et durable et participer à une démarche exemplaire de contribution carbone volontaire. La poursuite de la restauration des Páramos nécessite aujourd’hui de nouveaux financements pour consolider les impacts positifs déjà démontrés. Contactez-nous !