
Khadi Sarr est la propriétaire d’une parcelle de maraîchage de 1 hectare environ. Elle produit des tomates, des piments, des poivrons et des salades. Chaque semaine, un groupe de commerçantes vient la voir pour lui acheter sa production. Elles iront la vendre sur le marché hebdomadaire de Sokone, la petite ville la plus proche. L’année dernière, elle a décidé de planter des arbres autour de sa parcelle. Avec 608 arbres mis en terre sous forme de haies, elle a pu clôturer sa parcelle. Quel gain de temps, d’énergie, et de revenus ! En plus elle évite de dégrader les forêts grâce à sa haie vive.

En effet, avant que le projet n’accompagne le village à produire et planter des arbres, elle bâtissait chaque année une clôture faite de tiges et de branches prélevées dans les forêts autour de son village. Cet été elle a planté le Tabanani (Jatropha) et le Neverdie (Moringa) à raison de 2 arbres tous les mètres. Ainsi après 2 ans, elle disposera d’une clôture naturelle efficace qui préserve ses cultures maraichère et qui produit des revenus et des médicaments. Le Tabanani produit des graines qui seront rachetées par la fédération des producteurs à 1000 Fcfa le kilo. « J’ai fait un petit calcul, nous dit Khadi Sarr, les arbres que j’ai planté l’année dernière me rapporteront au moins 200 000 Fcfa par an. C’est un excellent complément à ma production de légumes ». Les feuilles de Moringa sont un excellent complément alimentaire et médicinal qu’elle met dans le couscous. « Cet arbre est très utile, il nous permet de nous guérir contre les maux de ventre » nous précise Ismael, son fils, qui est un grand lutteur du village (NB : la lutte sénégalaise est le sport national). Khadi nous montre ses manguiers de sa parcelle : « J’ai laissé mes manguiers sur ma parcelle. Ils sont beaux. Aujourd’hui, ma famille mange la totalité des mangues. Mais j’ai envie de produire davantage pour pouvoir vendre des mangues sur le marché de Sokone ». Quel fût donc son bonheur d’apprendre que, cette année, la pépinière du village allait diversifier sa production! « Nous allons avoir des citronniers, des goyaviers puis encore d’autres fruitiers les années suivantes, je suis très demandeuse ! »