Toute l'actualitéAncien élève du Professeur Miyawaki, Shubhendu Sharma poursuit son œuvre aujourd’hui. Nous avons échangé avec lui au sujet de la fameuse méthode Miyawaki, qui permet aujourd’hui à Reforest’Action de créer des forêts natives dans nos villes. Découvrez son interview inédite !
1/ Comment avez-vous commencé à vous intéresser aux arbres ?
En 2008, je travaillais chez Toyota quand j’ai rencontré le Docteur Akira Miyawaki, venu nous présenter des photos de son travail de reconstruction de forêts primitives. J’étais fasciné. C’est grâce à cette rencontre que j’ai découvert la beauté des arbres dits « primitifs » ou « autochtones », c’est-à-dire de ces arbres qui étaient présents à un endroit donné avant l’intervention de l’homme.
2/ En quoi consiste la méthode de plantation d’Akira Miyawaki ?
Sa méthode consiste à faire pousser une forêt primitive en un temps record sur des terrains urbanisés ou dégradés par l’homme, grâce à deux éléments-clés : la sélection d’un grand nombre d’essences autochtones qui existaient avant l’intervention de l’homme sur le site de plantation, et la densité de plantation qui permettra l’émulation et la coopération entre ces essences.
3/ Comment avez-vous commencé à travailler avec Akira Miyawaki ?
Sept mois après notre rencontre, Akira a planté une forêt autour de notre usine. J’ai vu cette forêt croître chaque jour pendant un an et demi. Cela m’a donné envie de rejoindre l’équipe d’Akira en tant que volontaire et de planter ma propre forêt.
4/ Parlez-nous de cette forêt.
Je voulais planter ma forêt et j’ai décidé de le faire dans mon jardin. J’ai mis ma famille et mes amis à contribution. Grâce à la méthode de plantation de Miyawaki, ma forêt est devenue autonome en moins de 3 ans. Elle est composée de 224 arbres d’essences très variées.
5/ Y a-t-il encore des forêts autochtones aujourd’hui dans le monde ?
Dans toutes les forêts que j’ai eu l’occasion de visiter à travers le monde, j’ai vu beaucoup d’essences d’arbres venues d’ailleurs, mais de moins en moins d’essences autochtones. Ces essences se font de plus en plus rares. Les arbres dénués de valeur économique sont aujourd’hui remplacés par des essences forestières vouées à l’exploitation.
6/ Qu’appréciez-vous particulièrement dans la philosophie de la Nature d’Akira Miyawaki ?
Le docteur Miyawaki a commencé ses travaux au sein des forêts sacrées japonaises, appelées Chinjo-no-mori, qui entourent les temples bouddhistes depuis des siècles. En Asie, les forêts ont toujours été considérées comme sacrées. L’approche d’Akira est imprégnée de cette sacralité, elle n’est donc pas seulement scientifique, mais également culturelle et spirituelle. C’est ce qui me plaît le plus dans sa méthode.
7/ Pensez-vous que l’humanité ait quelque chose à apprendre des forêts ?
Je crois sincèrement que ce que les humains ont acquis comme sagesse leur provient de la Nature. Chacun d’entre nous a quelque chose à apprendre des forêts.
8) Comment imaginez-vous l’avenir de l’humanité ?
Je peux vous prédire le mien : il est heureux et lumineux ! :)