
Les femmes partent de bonne heure aux champs avec le sourire aux lèvres. Cela peut sembler bizarre aux premiers abords, car, au Sénégal, le travail aux champs est concentré lors de la saison des pluies (hivernage) entre juillet et octobre. En janvier, il n’y a plus de culture dans les champs. Pourtant, elles y vont avec beaucoup d’entrain et équipées de leurs outils de travail… En fait, elles passent dans les champs de leur mari qui ont cultivé de l’arachide quelques mois plus tôt. Elles grattent la terre pour récupérer les gousses d’arachide qui ont été oubliées lors de la récolte. Elles iront au marché hebdomadaire du mercredi pour les vendre. « Il y a toujours des gousses qui trainent. Cela fait des revenus pour la famille. A la récolte, les hommes sont allés vite car ils étaient pressés. Maintenant l’activité est réduite au village, on se retrouve avec les femmes pour gagner un peu d’argent pour notre famille».

Le projet (le village de Diaglé est partenaire du projet) est situé dans le bassin arachidier. Dans toute la zone, la production de l’arachide pendant de nombreuses années a dégradé les sols (l’arachide est une plante qu’on « arrache », ce qui accentue les problèmes d’érosion des sols) et a entrainé une spécialisation de l’économie rurale. Aujourd’hui la production n’arrive plus à résoudre les problèmes financiers des agriculteurs. Les paysans ont besoin de diversifier les filières de productions agricoles avec des alternatives viables pour sécuriser et augmenter leurs revenus. C’est un objectif majeur du projet : planter des arbres qui généreront des revenus grâce à des filières économiques (fruits, huiles végétales, bois de construction, etc.). Le système agroforestier est promu afin de trouver une harmonie entre culture annuelle et arboriculture. La plantation d’arbres en haies autour des champs permet aussi de restaurer les sols parfois très dégradés dans la région. Les femmes, elles, continuent leur chemin à travers les champs d’arachide. Certaines portent leur enfant sur le dos. On attend les éclats de rire et les applaudissements. Il y a de la joie ! Ces activités entre femmes sont aussi des moments privilégiés pour elles. Elles se retrouvent entre elles, discutent de leur mari et de leur famille.