La standardisation des forêts réduit leur capacité à fournir des services écosystémiques

03/04/2016 - Nicolas de Reforest'Action

Une récente étude européenne impliquant des scientifiques de l’Inra et du CNRS révèle que les forêts fournissent moins de services écologiques à mesure que les essences qui les composent se standardisent. « L’homogénéisation des écosystèmes forestiers et le déclin de la diversité des arbres réduisent la capacité des forêts à fournir des services écosystémiques essentiels tels que la production de bois ou le stockage de carbone », annonce le CNRS dans un récent communiqué. Le collectif de chercheurs européens à l’origine de l’étude parue dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA (PNAS) a ausculté différents écosystèmes forestiers de 6 pays (Allemagne, Espagne, Finlande, Italie, Pologne et Roumanie) en collectant une grande quantité de données qui ont ensuite été modélisées par ordinateur.

Leurs résultats révèlent pour la première fois au monde que la standardisation des essences d’arbres présentes en forêts contribue à diminuer la capacité de celles-ci à générer des services environnementaux utiles à l’Homme, à l’instar de la production de bois pour l’éco-construction, de la filtration des eaux sur les bassins versants ou encore de la résistance aux bioagresseurs. « Cela s'explique par le fait que toutes les espèces d'arbres ne fournissent pas les mêmes services avec la même intensité. Par exemple, dans les forêts polonaises, l’épicéa commun permet d’obtenir un bois d’œuvre de très bonne qualité, tandis que les forêts de charmes favorisent la présence d’une diversité de plantes favorable, par exemple, au développement d’un tourisme vert », souligne le CNRS. Les 29 équipes de chercheurs ayant participé à cette étude aboutissent à une conclusion : les forêts riches d’une pluralité d’essences sont capables de fournir une plus large palette de services écologiques que celles composées d’une ou de peu d’essences différentes. En clair, il est essentiel de planter, autant que le terrain le permette, des essences d’arbres variées afin de pérenniser les services écologiques forestiers et garantir durablement la multifonctionnalité, environnementale, économique et sociale des forêts.