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Dans l’épisode précédent, vous êtes partis sur nos traces à la rencontre des communautés qui plantent nos arbres dans le village de Tokhélé, en Guinée. Nous vous emmenons à présent du côté de l’océan, où plus de 20 000 palétuviers ont été plantés par Reforest’Action afin de restaurer la mangrove. Découvrez la suite de notre carnet de voyage !

15/11/2019 - Anne-Lise de Reforest'Action


Catégorie: 

Guinée - mangrove - reforestation

Dans l’épisode précédent, vous êtes partis sur nos traces à la rencontre des communautés qui plantent nos arbres dans le village de Tokhélé, en Guinée. Nous vous emmenons à présent du côté de l’océan Atlantique, où plus de 20 000 palétuviers ont été plantés par Reforest’Action afin de restaurer la mangrove. Découvrez la suite de notre carnet de voyage !

Matinée avec les écoliers de Doupourou

Au petit matin, la brume s’est levée sur la mangrove, qu’elle pare d’une allure de fantôme. Sur la plage, des dizaines de petits crabes translucides se laissent avaler par les vagues, disparaissent et apparaissent à nouveau dans l’écume déposée sur le sable. Nous prenons la route du village de Doupourou, où nous sommes attendus par le Maire. Nous retrouvons également Ibrahim, le pépiniériste local qui a produit les jeunes arbres plantés par Reforest’Action. Après un échange de courtoisie avec le Maire, Ibrahim nous conduit jusqu’à l’école du village, qui accueille une centaine d’écoliers de dix à dix-huit ans. Nous faisons ensemble un tour des quatre salles de classes afin de présenter notre projet de plantation d’arbres. Notre enthousiasme est partagé par notre jeune auditoire. A la question que nous leur posons : « qui veut planter des arbres ? », c’est une forêt de mains levées qui nous répond, et de beaux sourires.

Expédition dans la mangrove

Nous poursuivons notre route en longeant la côte jusqu’à Bangolong, petit village de pêcheurs au bord de la mangrove. A midi, l’activité du village bat son plein : c’est le vaste ballet des pirogues qui partent à la pêche, des femmes qui vendent le poisson, des hommes qui préparent les filets. Des foules d’enfants nous suivent en criant « Foté » (« Blanc » en soussou), nous prennent la main et nous sourient avec une timidité curieuse qui anime leurs regards de lumière.

Mais la mangrove nous attend : là-bas, au bord de l’Atlantique, les communautés locales ont commencé à replanter des palétuviers pour restaurer les pans de forêts qui ont été détruits. A marée basse, des kilomètres de plage nous conduisent jusqu’à la zone de plantation. Sous nos pieds nus, le sable chaud laisse bientôt place à une vase de couleur sombre. Nous sommes suivis par de vastes cortèges de crabes rouges. Dans le silence de la nature résonnent, seuls, les claquètements de leurs pinces et l’extraordinaire respiration de la vase qui aspire nos pas dans un bruit de succion aquatique. Soudain, les premiers palétuviers sont en vue : frêles tiges feuillues, ils émergent de l’eau stagnante à perte de vue. Ils sont plus de vingt mille plants à avoir pris racine cet été, grâce au financement de Reforest’Action et au support technique du RENASCEDD. Leur présence est essentielle pour empêcher que les côtes ne soient peu à peu grignotées par la montée du niveau des eaux, et que des villages comme celui de Bangolong ne soient avalés par l’océan. Ici, la mangrove est un barrage contre l’Atlantique.

Retour vers Conakry

Nous reprenons la route de Conakry à bord du pick-up, épuisés mais satisfaits du travail accompli. Le soleil décline déjà à travers les feuillages. Un tourbillon sensoriel s’engouffre par nos fenêtres baissées : aux odeurs de poisson et de riz cuit, de feux de bois et de gaz d’échappements, se mêle la senteur capiteuse de la végétation humide et de la terre gorgée d’eau de pluie. A la nuit tombée, des éclairs illuminent l’horizon. Avec les phares du pick-up, ils sont la seule lumière qui vient éclairer notre route. Les villages succèdent aux forêts qui succèdent à nouveau aux villages. De loin en loin, des klaxons se perdent dans la nuit. Dans un village fourmilière, des ficelles alourdies de sacs de sable sont tendues entre deux arbres : c’est le dernier barrage policier avant Conakry. Nous sommes de retour à la capitale.

Plantez des arbres en Guinée pour contribuer au développement du projet !

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