Du 10 au 21 novembre 2025, Belém, porte d’entrée de l’Amazonie brésilienne, accueillera la 30ᵉ Conférence des Parties (COP30) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Pour Reforest’Action, cette édition se doit de constituer un moment charnière et impulser la mise en œuvre de solutions concrètes. Dix ans après l’Accord de Paris, la COP30 est notamment l’opportunité de placer les Solutions fondées sur la Nature au centre de la réponse mondiale à la crise du climat et de la biodiversité.

Un contexte mondial d’urgence climatique
En 2024, la température moyenne mondiale a été supérieure de 1,55 °C à celle de la période préindustrielle, alors que les 196 États signataires de l’Accord de Paris se sont engagés à limiter la hausse des températures à 2°C, voire à 1,5°C d’ici 2100, pour éviter que la Terre n’atteigne des points de basculement irréversibles.
Face à l’accentuation du faisceau des dérèglements climatiques (parmi lesquels le réchauffement planétaire, la modification du régime des pluies ou encore l’accentuation des phénomènes météorologiques extrêmes), face au retard de la mise en œuvre des engagements Zéro Déforestation et l’insuffisance des financements dédiés à la protection et à la restauration des écosystèmes naturels, la COP30 se donne pour ambition d’être une « COP de la mise en œuvre ».
L’objectif affiché est clair : accélérer la traduction concrète des engagements climatiques dans les politiques nationales et les actions locales. La présidence brésilienne a d’ailleurs appelé à « une nouvelle alliance entre l’humanité et la nature », faisant écho à la mission de Reforest’Action qui vise à promouvoir le déploiement de Solutions fondées sur la Nature à grande échelle.
D’après l’IPBES, ces solutions représenteraient en effet 37% des mesures d’atténuation du changement climatique qui seront nécessaires d’ici 2030 pour atteindre l’objectif d’un réchauffement mondial inférieur à 2°C, à condition d’impliquer l’ensemble des parties prenantes.

La restauration des écosystèmes au cœur des trajectoires climatiques
Au sein de l’agenda des discussions, la COP30 devrait consacrer une place centrale aux écosystèmes dégradés et aux enjeux liés à la déforestation, et permettre d’inscrire la restauration des écosystèmes dans les contributions déterminées au niveau national. Ces CDN, qui incarnent les efforts déployés par les États pour réduire leurs émissions nationales et s'adapter aux effets du changement climatique, doivent être actualisés avant 2030.
Pour la première fois, les discussions tenues à Belém devraient également aborder la question du bilan mondial des puits naturels de carbone, afin d’évaluer leur rôle réel dans la neutralité planétaire. L’enjeu : considérer les écosystèmes naturels non seulement comme des puits de carbone, mais comme des solutions à part entière pour répondre aux enjeux sociétaux actuels tels que :
- La réduction des risques naturels
- Le développement socio-économique
- La sécurité alimentaire
- L’approvisionnement en eau et en énergie
- La santé et le bien-être pour tous
- L’adaptation des territoires aux changements climatiques
- L’atténuation de leurs effets sur les populations (montée des eaux, incendies, canicules...)
Alors que les Solutions fondées sur la Nature représentent un levier clé dans l’adaptation des sociétés au changement climatique, la mise en place d’indicateurs pour le « Global Goal on Adaptation » (GGA), adopté lors de la COP28, est d’ailleurs soulevée comme un autre point de discussion clé à Belém, dans une optique de suivi et de mesure des progrès réalisés par les pays en matière d’adaptation à des phénomènes météorologiques plus extrêmes.
Mobiliser des financements à la hauteur de l’urgence environnementale
À Belém, la communauté internationale débattra également de nouveaux mécanismes destinés à renforcer les flux financiers vers les Solutions fondées sur la Nature : fonds climat, partenariats publics-privés, marchés carbone à haute intégrité, ou encore incitations à la gestion durable des forêts.

A ce titre, Reforest’Action soutient l’idée que les crédits carbone issus de la restauration ne sauraient être considérés comme de simples compensations. La finance carbone doit s’inscrire dans des cadres d’intégrité et de transparence, garantissant des bénéfices environnementaux, sociaux et économiques tangibles.
Inclure les communautés locales pour développer des solutions adaptées et durables
Le Brésil, pays hôte de la COP30, a fait de l’inclusion sociale et de la reconnaissance des peuples autochtones un axe fort de sa présidence. Reforest’Action partage cette conviction : la restauration ne peut réussir que si elle est portée par les acteurs locaux. Les projets doivent être co-construits, respectueux des droits fonciers, et générateurs de bénéfices partagés. La COP30 sera ainsi l’occasion de promouvoir la nécessité du suivi, du renforcement des capacités et de la participation inclusive des peuples autochtones, des communautés locales et des femmes dans le cadre des projets de restauration des écosystèmes.
La nécessaire amélioration des chaînes de valeur fondées sur le vivant
Les discussions à Belém porteront également sur la durabilité des systèmes alimentaires et sur la nécessaire transition d’une agriculture conventionnelle à des pratiques agricoles régénératrices. Parce que les pénuries de ressources naturelles et les événements météorologiques extrêmes font partie des cinq risques environnementaux les plus sévères pour la décennie à venir, le développement d’une agriculture régénératrice, qui s’appuie sur trois piliers complémentaires (la gestion des cultures, la gestion des sols et l’agroforesterie), représente une opportunité pour répondre aux défis environnementaux tout en pérennisant les approvisionnements en matières premières et en soutenant la sécurité alimentaire.
Transparence et mesure de l’impact : les clés d’une mise en œuvre responsable
Un enjeu transversal de la COP30 réside dans la mesure et la transparence des résultats. Afin d’accélérer et d’étendre la mise en œuvre de Solutions fondées sur la Nature de haute qualité, des outils robustes sont en effet nécessaires pour surveiller la stabilité et la santé des écosystèmes restaurés. La mesure d’impact est ainsi la clé pour suivre et démontrer les résultats et les bénéfices de ces solutions pour le climat, la biodiversité et les populations. Cet axe fait écho à la démarche de pilotage de l’impact de Reforest’Action, qui vise à répondre aux besoins liés au développement des projets ainsi qu’aux besoins des investisseurs qui les financent, notamment en termes de transparence et de traçabilité.
La COP30 se tient dans un contexte d’urgence et se doit d’encourager le développement des Solutions fondées sur la Nature pour répondre aux Objectifs de Développement Durable formulés par l’ONU, et orienter davantage de fonds au profit de la restauration. En parallèle, la diminution des émissions de CO2 d’origine anthropique à hauteur de 43% d’ici 2030 est, plus que jamais, impérative pour lutter contre les changements climatiques. En amont de la COP30, vous souhaitez échanger avec nos experts pour anticiper votre stratégie climat avec des crédits carbone fondés sur la nature ? C’est par ici !
